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Olivier Simard-Casanova
Nancy, Lorraine, France
Économiste, data scientist, conférencier et auteur indépendant
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La propagande du Kremlin sur la guerre en Ukraine repose sur un récit de victimisation. « Nous sommes les victimes de l’OTAN, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous avons envahi l’Ukraine. » Le récit est fallacieux à plus d’un titre, ce qui n’empêche pas le Kremlin de le décliner dans sa propagande sur les sanctions économiques.
D’après la propagande du Kremlin, les sanctions économiques auraient pour objectif de provoquer « l’effondrement » de l’économie russe. « Effondrement » est un terme fort, qui promet un avenir cataclysmique à la Russie. Le problème ? Les sanctions n’ont pas pour objectif de provoquer « l’effondrement » de l’économie russe. Et contrairement à un certain récit complotiste, repris de manière incompréhensible et irresponsable par de trop nombreux médias, ça n’est pas une déclaration rapidement retirée de Bruno Le Maire qui permet de prouver que l’objectif des sanctions était de provoquer « l’effondrement » de l’économie russe.
Même si la déclaration de Le Maire ne prouve rien, elle revient encore, et encore, et encore. À la fois par le biais des agents du Kremlin et des sphères complotistes, mais également par le biais de médias sans doute en mal d’histoires sensationnelles qui génèrent clics et revenus publicitaires. C’est une histoire d’autant plus sensationnelle qu’il n’y a pas eu « d’effondrement » de l’économie russe, ce qui permet de titrer sur un plot twist pourtant imaginaire. « Malgré leur intensité, les sanctions ne marchent pas ! », « L’économie devait s’effondrer mais ne s’effondre pas ! », « Malgré les sanctions, le miracle économique russe » sont des titres plus prompts à générer des clics que « L’effet des sanctions ne fait que commencer », « Il est difficile de prédire l’effet de sanctions jamais mises en œuvre » ou encore « 10 bonnes raisons de rester prudent dans la mesure de l’effet des sanctions ».
En plus d’être factuellement faux, ce récit de sanctions qui auraient échoué au prétexte que l’économie russe ne s’est pas effondré pose un autre problème : c’est un récit qui fait le jeu de la propagande du Kremlin. Car en prétendant, à tort, que les sanctions devaient provoquer « l’effondrement » de l’économie russe, pour ensuite dire que « non, regardez, l’économie russe ne s’est pas effondrée », on instille l’idée que le rapport coûts-bénéfices des sanctions pour les pays occidentaux serait défavorable — et donc qu’il faudrait les retirer. Je l’ai déjà écrit, et je l’écris à nouveau : les sanctions économiques ont un coût pour la population des pays qui les imposent. Il est important de s’assurer que ce coût n’est pas subi en vain. Mais caractériser les bénéfices des sanctions à partir d’une représentation fausse et qui fait le jeu du Kremlin est fallacieux et irresponsable.
Qui ne serait pas mieux placé pour répondre à la question du véritable objectif des sanctions que les personnes qui les ont conçues ? Ce sont ces témoignages que rapporte un fascinant article récemment publié. Et sans surprise, les sanctions n’ont pas été conçues pour provoquer un « effondrement » de l’économie russe.
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