#123 · Cet effet inattendu du massacre des bisons nord-américains
Et aussi : capture de CO2 et réchauffement climatique, fin de la vérification sur Twitter et arnaques records sur Internet aux États-Unis

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La colonisation des États-Unis par les européens a fait des gagnants et des perdants. Il y a eu des gagnants chez les colons, mais aussi des perdants. Pour autant, les plus grands perdants sont les populations qui occupaient déjà le territoire colonisé par les européens — les amérindiens. Les traitements injustes qu’ont subi les amérindiens sont documentés : massacres, traités signés librement mais jamais honorés, traités signés sous la contrainte, déplacements de population, vols de terre, la liste est longue.
Encore aujourd’hui, d’importantes inégalités de revenu et de niveau de vie entre les américains blancs et les amérindiens persistent, en défaveur des amérindiens. Les amérindiens vivant à l’intérieur des terres ont des revenus et un niveau de vie encore plus faible.
Pourquoi les amérindiens vivant à l’intérieur des terres sont-ils dans cette situation encore plus défavorable ? Cette question reste à ce jour inexpliquée. Dans un récent working paper, trois économistes proposent, données à l’appui, une explication nouvelle : le massacre des bisons.
De nombreuses populations amérindiennes exploitaient les bisons, à la fois pour la nourriture, mais également pour les objets du quotidien. Des estimations suggèrent que le niveau de vie des populations amérindiennes exploitant les bisons était similaire, voire supérieur, à leurs équivalents européens à la même époque. Or, avec l’extension vers l’ouest du territoire des États-Unis, la fameuse « conquête de l’Ouest », la population de bisons s’est littéralement effondrée. De 8 millions de bisons, elle est passée à seulement 500 bisons à la moitié du XIXème siècle. La population a tellement diminué que l’espèce a failli s’éteindre.

L’hypothèse du working paper est que la perte de l’accès aux bisons a sévèrement, négativement et durablement impacté les amérindiens qui l’exploitait. Avec quelle méthode et quelles données les trois chercheurs parviennent-ils à valider cette hypothèse ?